
Pour mon défi de lire l’Afghanistan, je crois qu’il aurait été difficile de faire une sélection de livres représentant l’Afghanistan sans tomber sur Mille soleils splendides. C’est presque un passage obligé pour quiconque s’intéresse à la littérature de ce pays. Rien de très original, donc, dans mon choix — mais c’est un classique pour une raison. J’avais tellement aimé Les cerfs-volants de Kaboul que je me devais de lire celui-là. Et honnêtement, je crois que je l’ai encore plus aimé. C’est d’ailleurs avec ce livre que j’ai débuté mon projet de lecture du monde que vous pouvez voir ici.
Dès les premières pages, je me suis senti transporté par l’écriture de Khaled Hosseini. Il a ce talent de nous faire entrer dans la vie de ses personnages au point d’en ressentir leurs peurs, leurs colères et leurs petites joies aussi. J’ai été complètement happé par l’histoire de Mariam et Laila, deux femmes que tout oppose au départ, mais que la guerre et la souffrance vont finir par rapprocher. On vit avec elles, on retient notre souffle, on espère pour elles, même quand tout semble perdu.
Par rapport à Les cerfs-volants de Kaboul, cette lecture m’a un peu moins déstabilisé. Je me rappelle qu’après avoir terminé le premier, j’étais resté quelques minutes à fixer le vide, complètement sonné. Cette fois, je savais un peu mieux à quoi m’attendre. J’étais préparé à la dureté du contexte, à la brutalité des événements dont j’allais devenir témoin. Mais paradoxalement, ce recul m’a permis d’apprécier davantage les petits moments du livre — ces instants de tendresse, de complicité, de résistance silencieuse au milieu du chaos. C’est peut-être ce qui m’a le plus touché.
J’ai lu le roman en 2024, en me souvenant que Hosseini l’avait écrit après le premier départ des talibans. À l’époque, on voulait croire que le pire était derrière eux, que le pays allait enfin pouvoir respirer. On peut presque ressentir l’espoir de l’époque à travers les pages. Lire ce texte aujourd’hui, avec le recul de ce qu’on sait, a quelque chose de doux-amer. On ressent à la fois la beauté de cet espoir et la tristesse de savoir ce qu’il en est advenu. C’est un peu comme regarder une vieille photo pleine de sourires, en sachant que la suite a été plus dure. On se rend compte que l’histoire semble tourner en rond, que les élans d’espoir ont encore une fois été étouffés par la réalité.
Mille soleils splendides n’est pas une lecture facile, mais c’est une lecture nécessaire. Elle rappelle que derrière les gros titres et les conflits politiques, il y a des vies, des voix, des destins qui continuent de se battre pour un peu de dignité. Et c’est peut-être ce qui rend ce roman si marquant : il nous ramène à ce qu’il y a de plus humain, même au cœur de la tragédie.
Laissez-moi savoir dans les commentaires ce que vous avez pensé de ce livre et si vous avez des livres afghans à recommander pour mieux lire l’afghanistan? Pour revoir la liste avec mes autres livres, c’est par ici.

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