
Je poursuis mon défi de lecture d’un livre par pays, et pour lire un livre du Burundi, j’ai choisi Petit Pays de Gaël Faye. Même si l’histoire touche de très près au génocide au Rwanda, j’ai trouvé intéressant d’aborder ce sujet à travers le regard d’un pays voisin, avec une population voisine. C’est une perspective que je n’avais encore jamais essayée. Vous pouvez retrouver la liste de mes autres livres ici.
Pour être honnête, je n’attendais absolument rien de ce livre. J’irai même plus loin : les premières pages m’ont semblé assez difficiles, et je n’arrivais pas à me plonger complètement dans l’histoire. J’avais l’impression de lire un récit d’enfance assez ordinaire, sans grande accroche. Mais au fil des chapitres, mon appréciation n’a cessé de grandir. Plus j’avançais, plus j’étais pris par la narration et par l’évolution du personnage principal, Gaby.
La première moitié du livre, qui décrit sa vie d’enfant au Burundi, m’a moins marqué sur le moment. On y découvre son quotidien, ses amitiés, ses petites révoltes, sur une ambiance presque légère malgré les nuages noirs qui se profilent à l’horizon. C’est seulement dans la deuxième moitié, quand le conflit éclate et secoue son univers, que j’ai compris à quel point cette introduction était nécessaire. Sans ce contraste, la perte d’innocence de Gaby n’aurait pas eu autant de force. On voit peu à peu disparaître tout ce qui lui donnait un sentiment d’appartenance, de sécurité, de maison. Le contraste entre l’avant et l’après est bouleversant, et c’est là que le livre prend toute son ampleur.
La lecture devient de plus en plus difficile à mesure que la guerre et la violence s’imposent dans le récit. Mais cette difficulté est aussi ce qui rend l’expérience indispensable. On ressent à travers Gaby son monde qui s’écroule alors qu’il n’a pas les moyens de le comprendre ni de l’arrêter. Tous les livres liés de près ou de loin au génocide rwandais sont durs à lire, mais Petit Pays se distingue par son angle. On ne suit pas un témoignage direct d’horreur ou un récit historique détaillé, mais le regard d’un enfant, à hauteur d’enfant, qui voit son innocence lui être arrachée.
J’ai aussi été surpris d’apprendre au passage la gravité de la situation au Burundi pendant la même période. Avant cette lecture, j’ignorais complètement l’ampleur des violences qui s’y sont prolongées jusque dans les années 2000. Le livre ne se contente donc pas de parler du Rwanda : il élargit notre compréhension des bouleversements dans toute la région.
Au final, Petit Pays m’apparaît comme une lecture incontournable. À mon avis, il a encore plus sa place dans un projet de lecture comme celui de lire le Burundi. Non seulement parce qu’il permet de mieux comprendre un pan de l’histoire trop peu connu, mais aussi parce qu’il le fait avec une sensibilité rare, à travers la voix d’un enfant qui grandit trop vite. Un roman qui, à mon avis, mérite d’être lu beaucoup plus souvent.
Laissez-moi savoir dans les commentaires ce que vous avez pensé de ce livre. Auriez-vous d’autres recommandations pour lire le Burundi à suggérer? Pour revoir la liste avec mes autres livres, c’est par ici.

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