
Pour mon défi de lecture du monde, j’ai choisi de lire la Thaïlande à travers Café Lovely, un livre thaïlandais qui m’a agréablement surpris. Ce recueil de nouvelles ne cherche pas à impressionner, mais plutôt à montrer la vie telle qu’elle est : simple, imparfaite, souvent belle dans sa banalité. Composé de six courtes histoires et d’une plus longue, Café Lovely offre un regard sur la société thaïlandaise, entre pauvreté et richesse, tradition et modernité.
Les courtes nouvelles sont celles qui m’ont le plus touché. Dans Café Lovely, qui donne son titre au recueil, deux frères tentent de reprendre le fil de leur vie après la mort de leur père. L’auteur dit beaucoup sans trop en faire : la douleur silencieuse, et le lien familial qui demeure même quand tout vacille.
Une autre histoire aborde la vie difficile des immigrants cambodgiens en Thaïlande, victimes de persécutions et de mépris. Ce texte montre une facette rarement évoquée du pays : celle de ceux qu’on préfère ignorer.
J’ai aussi beaucoup aimé la nouvelle d’un vieil homme qui rejoint son fils et sa belle-fille thaïlandaise pour finir ses jours en Thaïlande. C’est une très belle histoire sur l’acceptation de vieillir, l’adaptation à une culture étrangère et la recherche d’un nouveau “chez soi”. On y retrouve cette atmosphère douce-amère qui traverse tout le recueil. Au début, je croyais que le père me taperait sur les nerfs (ce qui fut le cas). Cependant, au fil de l’histoire on tente de se mettre dans sa peau et on comprend un peu mieux.
Une autre m’a particulièrement marqué : celle d’une mère devenue aveugle qui souhaite revoir un dernier lieu paradisiaque de son pays avant de perdre complètement la vue. Une courte histoire, pleine d’émotion, qui évoque la beauté éphémère et la mémoire visuelle des lieux qu’on aime. L’histoire m’a également pincé un peu au coeur, car la mère travaille une vie entière et ce n’est que poussé par l’urgence de sa santé déclinante qu’elle se permet ce voyage.
La dernière, et la plus longue, raconte la vie d’un père impliqué dans les combats de coqs. Elle m’a moins rejoint. Plus descriptive, plus ancrée dans les traditions rurales, elle offre une autre perspective sur la Thaïlande, mais sans provoquer la même émotion ni le même sentiment de découverte.
Dans l’ensemble, Café Lovely est un livre thaïlandais qui se distingue par son humanité. Il ne cherche pas à vendre une image de carte postale, mais à montrer la vraie vie : les contrastes entre riches et pauvres, les blessures du passé, les petits espoirs du quotidien. C’est un recueil à lire doucement, pour savourer la délicatesse de chaque histoire et pour mieux comprendre la complexité d’un pays souvent résumé à ses plages et ses temples.
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